Outre l’aspect anecdotique de la représentation d’un nain, autre illustration de la présence d’une veine réaliste dans l’art égyptien, cette composition illustre la tradition très développée de la statuaire privée, représentant conventionnellement un couple assis, toujours dans une attitude hiératique frontale mais souvent assouplie par les gestes affectueux de l’épouse encerclant les épaules de sont mari. Ici, la particularité de l’époux de petite taille en position de tailleur (artifice qui donne néanmoins l’illusion qu’il n’est pas petit puisque le buste est proportionnel à celui de sa femme) permet de dégager le devant du socle et de présenter ses deux enfants. Nous retrouvons ici les mêmes éternelles conventions, à savoir, le port de la perruque à raie médiane pour la femme (qui là aussi laisse entrevoir les cheveux naturels sur le front), de la longue robe moulante, le pagne pour l’homme, les cheveux court du prêtre (Séneb était chargé du culte funéraire de Khéops et de Didoufri), mais aussi les carnations ocre rouge pour l’homme et blanches ou parfois ocre jaune pour la femme, convention que l’on retrouve sur les deux enfants, reconnaissables par leur proportions d’adultes en miniature, mais aussi parce qu’ils sont représentés nus et portent conventionnellement l’index à leur bouche, signe par excellence de l’enfance, et ici seulement pour le garçon, la présence de la longue mèche tressée sur le côté.